Définition de SCRTEUR, TRICE
Prononciation : o-ta-j'
DÉFINITIONS
1
Sûreté qu'on donne à des ennemis ou à des alliés, pour l'exécution de quelque promesse, en remettant entre leurs mains une ou plusieurs personnes.Je veux qu'au lieu d'Attale il lui serve d'otage
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. IV, 4
D'un homme tel que vous la foi vaut sans otages
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. I, 2
Rien ne peut de leur temple empêcher le ravage, Si je n'ai de leur foi cet enfant pour otage
de Jean RACINE dans Athal. III, 3
Vous auriez pu leur donner des otages et en prendre d'eux
Je me rends prisonnier et demeure en otage
Lorsqu'ils [les Romains] accordaient la paix à quelque prince, ils prenaient quelqu'un de ses frères ou de ses enfants en otage ; ce qui leur donnait le moyen de troubler son royaume à leur fantaisie
Loi des otages, loi rendue sous le Directoire et en vertu de laquelle les parents des émigrés étaient responsables de la fuite et des complots de ceux-ci.
Sémantique : Fig.
Pour otage en ses mains ce tigre a votre vie
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. I, 5
Quatre mille Autrichiens, dans les prisons de Gênes, étaient encore des otages qui les rassuraient
2
Places qu'on donne à ceux d'un parti ennemi pour garantie d'un traité de paix, d'un armistice. Les ennemis se firent donner des villes pour otages.HISTORIQUE
1
XIe s.S'en [s'il en] velt ostages, e vous l'en enveiez
dans Ch. de Rol. III
2
XIIe s.Li emperere en demanda ostages
dans Ronc. p. 182
Lorsque [je] la vi, lui laissai en hostage Mon cuer qui puis i a fait long estage
dans Couci, XI
3
XIIIe s.Li rois li otria le respit, et en prist ostage le fil le cievetain [le fils du chef]
dans Chr. de Rains, p. 67
Et convint par vive force que li cors le roi demourast en ostaiges, tant que Damiette fust rendue
dans ib. p. 133
Ne vos soffist pas bien cis gages ? En volés vous meillors hostages ?
dans la Rose, 16682
4
XVe s.Les Gantois avoient.... de Bruges pris bons ostages
de Jean FROISSART dans II, II, 57
5
XVIe s.Et fut baillé audit roy d'Angleterre huit gentilshommes pour tenir hostages, jusques au payement de ladite somme.... aussi fut accordé que jusques à ce que lesdis hostagiers seroient rendus à Calaiz....
de Martin DU BELLAY dans 26
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. ostatge ; anc. catal. hostatge ; anc. espagn. hostage ; ital. ostaggio ; bas-lat. ostaticum, hostaticum, contraction de obsidaticum, dérivé de obsidatus, gage. Obsidatus est une forme dérivée, après les temps classiques, de obses, obsidis, otage, qui vient de obsidere, occuper, posséder, de ob, et sidere, être assis (voy. SEOIR).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
OTAGE. Ajoutez : - REM. On trouve ostage au XIIIe s. pour bail d'une maison :Et tenront à tous jors cele maizon parmi x l. chascun an d'ostage, le [la] moitié au noel et l'autre moitié à le [la] Saint Jehan
dans Charte du Vermandois, dans Bibl. des ch. 1874, t. XXXV, p. 453